vendredi 29 février 2008

Actualité burkinabée

avant de commencer je vous donne le nom d'un blog: Au Burkina mon amour . c'est un jeune couple de francais parti pour 2 ans au burkina et tout ce qu'ils racontent (et qu'ils racontent tellement bien) sont des scenes que nous voyons tous les jours. certain article me font beaucoup rire car c'est des choses que j'ai pensé ou constaté. des événements qui se déroulent et qui nous paraissent tellement irréels.

Pour poursuivre je vais parler d'actualité.Comme en France, ici la population constate une augmentation énorme des prix. La vie n'est que survie et la solidarité est obligatoire pour avancer. A cela s'ajoute le fait que la saison des pluies a été très mauvaise et donc les denrées coutent plus cheres (comme le riz, le beurre de karité...).
les burkinabés étant victimes de tout ca, ils ont commencé à se mobiliser pour réagir (sans savoir que ce probleme est mondial). une marche "contre la vie chere" a été organisé à BOBO DIOULASSO il y a environ 10 jours.
"La ville de Bobo-Dioulasso a été le théâtre de manifestations de rue toute la matinée du 20 février 2008. De mémoire de Bobolais, elles ont été d’une violence jamais égalée, au regard de l’ampleur des dégâts enregistrés dans presque toute la ville. La capitale économique ressemblait à un vrai champ de bataille." (le faso.net)
Il y a eu des blessés, des mairies brulées, des places saccagées etc... après ces évenements tout le monde ne parlait que du 28 février où une nouvelle marche contre la vie chère était organisée.
pour expliquer clairement ce qui s'est passé je vais utiliser les extraits d'article du faso.net.
"Nana Thibaut, président du Rassemblement démocratique et populaire (RDP) et des jeunes patriotes révolutionnaires du Faso (JPRF), avait décidé d’organiser une marche contre la vie chère, aujourd’hui 28 février 2008, à Ouagadougou.(...)72 heures plus tard, il a confié à notre confrère Sidwaya dans un entretien publié le lundi 25 février ceci : "Nous renonçons parce qu’il y a des infiltrés". En lieu et place de la marche initialement prévue, il a lancé un appel à une ville morte qui, selon lui, "est une mise en garde et un signal à l’endroit du pouvoir". Nana thibaut a rencontré le mogho naba qui lui a demandé clairement d'annuler cette marche sinon il lui demanderait de quitter la ville de ouaga. Comme vous le savez le mogho naba est au dessus de tout et il est le seul à pouvoir demander une telle chose. nana tibaut a donc été obligé de demander aux marcheurs de ne pas manifester.
Après l'appel à la ville morte j'ai décidé de rester terré loin de tout ça. le jeudi matin nous ne savions pas s'il y a aurait marche ou pas. Nous attendions tous des nouvelles du centre ville.
on nous appelé pour nous dire que des pneus brulaient de tampouy (quartier ou je loge) au centre. puis on a commencé à entendre qu'une mairie était en train de bruler ainsi que des pompes à essences, que les gens poussait leurs mobylettes car ils n'avaient plus de carburant et que pour ce rendre en ville on obligeait les gens à payer une taxe.
je me demandais à quoi pouvait ressembler la ville à ce moment là, je n'arrive absolument pas à réaliser. la journée est passée et nous attendions tous le 20h pour voir des images et connaitre les dégats. le journal approché et là......... coupure de courant (chose tout à fait normal et fréquente). heureusement à 19h59 l'électricité est revenu et nous avons pu débattre sur les événements.

Personne ne parle de cela chez nous, où sont passés les journalistes. On se rends compte qu'en étant en france on a les yeux fermé sur beaucoup de chose. Comment ce peuple peut il se développer si à chaque fois qu'il fait un pas il recule de 1O pas ensuite. commes'il n'y avait pas d'issus. si tu écoutes les jeunes ils n'ont plus d'espoir, ils ne veulent plus se battre pour leurs droits, ils sont tous devenu fatalistes, ils ne voient plus de solutions et ne croient pas en leur gouvernement.
Nous, petits occidentaux, nous ne sommes jamais content,nous nous plaignons toujours mais je remercie le ciel d'être née en France. nous sommes des priviligiés, nous ne savons pas ce que c'est que de travailler juste pour survivre et non vivre. quand je regarde les enfants je me dis qu'il faut qu'ils profitent de cette insousciance et qu'ils se préparent à savoir se battre.

je sais que beaucoup pensent que je trouve ce peuple merveilleux et c'est vrai mais ce n'est pas pour autant que j'arrive à tout comprendre. Je ne peux comprendre l'impact de la famille sur un couple, ces ragots omnis présents, la place de la femme dans leur société, cette passivité de certains jeunes, ce manque de conscience politique et toutes ces traditions qui gérent leur vie.

mardi 26 février 2008

départ repoussé

alors voila c'est officiel mon départ est repoussé d'une semaine. je rentrerai donc le 6 mars en France. j'ai besoin de ce labs de temps pour pouvoir remercié comme il se doit les personnes qui m'ont accueillie et aussi pour assister au festival des masques, qui est un évenement culturel important ici. En plus de cela je vais essayer d'aller 2 jours à bobo.
je sais que certain attendent avec impatience que je leur raconte ce que je vois mais ce n'est que partie remise. quand je rentrerai j'aurais beaucoup de chose alors je prends cette semaine comme une semaine de vacances.

Aline et Trezzy



la séance du bain à l'heure où la nuit tombe sur Ouaga. Les enfants commencent à rejoindre chacun leurs maisons.

Retour dans la capitale


ca fait une semaine que je suis à Ouaga déja. Ici tu peux t'asseoir et regarder toute la journée ce qui fait la vie du ouagalais.
je suis arrivée mardi dernier en car (moyen beaucoup plus reposant que la mobilette) avec une trentaine de personne de zitenga pour manifester contre les ogm. Comme souvent avec les villageois la plus grande partie de la journée tu attends, 4h d'attente pour prendre le car, puis 2h d'attente avant de partir pour la manifestation et enfin 1h d'attente pour commencer à marcher. quand on dit qu'on prend le temps en afrique c'est bien vrai.
j'ai aimé cette manifestation avec les personnes de tanlili car c'était ma dernière journée avec eux et on s'est bien amusé. dès que quelqu'un que je ne connaissais pas, venait me voir dans la foule, les jeunes du village se précipité pour lui demander de s'éloigner.
La journée s'est terminé et je suis partie rejoindre ma famille qui m'a acueilli lors de mon arrivée, c'est à dire Abdoulaye et Aline.
Ce retour à Ouaga, m' a permis de faire mes premiers pas toute seule dans le centre et de tester le taxi ouagalais. Il n'y a aucun problème a se promener seule, les jeunes viennent t'accoster souvent mais si tu leur dit que ça va, ils te laissent rapidement tranquille.

lundi 25 février 2008

Photos village



Chaque minute passé ma rappelle que je dois partir. Et tout ca me renvoi à mes voyages en allemagne et en irlande. je suis sur un autre continent, le changement a été plus brutal que lors de mes précédent voyage mais je ressens la meme chose. cette envie de rester car je me dis qu'il me reste tellement à voir, cette envie de ne pas vouloir quitter les personnes que j'ai rencontré. la perspective de reprendre mon petit train- train , de ne plus entendre les enfants jouer, de ne plus voir ces visages d'hommes et de femmes que j'aime contepler, de ne plus retrouver le trafic de ouaga. je me rend compte que vivre pour moi c'est voyager, c'est se dire que nous ne connaissons rien et qu'l nous reste tout à découvrir. le voyage me permet de me découvrir, de voir que je suis capable de m'adapter dans beaucoup de situations, de m'épanouir dans les recontres que je fais mais aussi me rendre compte que j'ai besoin de me rendre utile.
ceux qui me connaissent savent que j'ai des idées bien arrêtées sur beaucoup de choses, surtout en politique, ou sur des comportements qui me choquent. il m'arrive d'être intolérante face à des personnes qui ne pensent pas comme moi, commes les étudiants de nos jours que je touve immatures ou tous ces jeunes qui n'ont aucune idée de comment le monde marche et qui ne regardent pas pus loin que leurs petits problèmes. je sais que c'est un de mes plus gros défaut et que j'ai et j'aurai du mal à le changer après ce voyage.
je me rend compte chaque jour que j'ai une grande chance d'avoir des parents comme les miens. Ils sont capables de me surprotéger mais aussi de me laisser vivre ce qui me semble important. Ils me laissent faire mes propres erreurs pour que je puisse apprendre et surtout ils ont toujours mis l'accent sur la culture et l'ouverture sur le monde.
il y a quelques années quand je devais partir seule dans un pays étranger, c'était pour moi la punition des grandes vacances. Mais heureusemet qu'ils ne m'ont pas écouté lorsque je pleurais. (car je sais que pour eux c'était difficile de me voir dans ces états).
Et pour ne pas oublier, sans mon père je n'aurais pas rencontrer toutes ces personnes. Il m'a aidé a organiser tout ca pour ensuite me laisser libre une fois sur place. C'est lui qui m'a appris à voyager sans contrainte de facon à rencontrer directement les gens, quitte à dormir à la belle étoile sur un parking ou à planter la tente dans le jardin de quelqu'un.

dimanche 24 février 2008

l'union de tanlili

explication sur le "faux départ" du mogho naba

L'éthnie la plus importante au burkina faso est celle des Mossis et le roi des mossis est appelé mogho naba. Il réside dans son palais à ouaga avec ses femmes, les princes et toute la cour. La structure politique du royaume est semblable à celle del'état. Il y a un premier minitre ainsi que differents ministres chacun dans son domaine.
l'histoire raconte que le Mogho-Naba, désireux de retrouver son épouse favorite, se préparait à quitter la ville lorsque ses ministres virent le supplier de rester et de la défendre contre les envahisseurs tout proches. Celui-ci décida alors de prendre le parti de son peuple et rentra dans son palais.( c'est une des histoires car à chaque fois que vous demandez à quelqu'un de vous racontez pourquoi il y a ce faux départ, tout le monde a une explication différente.)
pour que la tradition perdure et que l'histoire reste dans la mémoire de chacun tous les vendredi matin à partir de 7h, le faux départ se répète. les touristes tout comme les ouagalais viennent observer la cérémonie. les ministres arrivent un à un,tous revêtus de somptueux costumes traditionnels, se saluent (d'une facon très particulière) et se positionnent à leurs places suivant le rang et leur importance. En meme temps le cheval du naba est richement arnaché. Une fois que les minstres sont tous présents ( ils doivent etre une vingtaine je pense) le mogho naba sort de son palais vétu de rouge, prêt à monter sur son cheval pour quitter ouaga.il s'asseoit et là les ministres défilent par groupe pour le supplier de rester au palais. tout cela se fait sous le son des tambours. au bout de quelques minutes. le mogho naba rendre dans le palais, fait déshabiller son cheval et resort vétu de blanc.
la cérémonie se termine, les ministres peuvent reprendre leurs occupations, soit aller au travail, soit retourner au village etc...
c'est l'alliance du traditionnel et des obligations de la vie quotidienne.

vendredi 22 février 2008



A partir du samedi je sens vraiment que la fin de mon séjour à tanlili arrive à sa fin. Tout le monde me parle de mon départ et après les deux coqs blancs qui m'ont été offerts par les deux chefs du villages ( et que j'ai appréciés dans mon assiette) une multitude de cadeaux ne tardent pas à arriver.
le dimanche soir après une très belle visite du site de laongo (sculpture sur granit), le chef de tanlili et le chef de bollé demandent à ce qu'on se réunissent pour la dernière fois. cela me rappelle le conseil des premiers jours avec eux où je en savais pas où me cacher où je ne comprenais pas grand chose à leur protocole. La j'étais décontractée et ça a été un vrai échange entre nous. Je leur ai expliqué comment je m'étais sentie pendant toutes ces semaines, je leur dis que j'étais admirative de leur courage et que ça restera une des plus belles expériences de ma vie. J 'étais très émue c'est vrai mais je pense que ce séjour m'a appris à contrôler un peu plus mes émotions ou plutôt mon émotivité excessive. Ici même si tu es très énervé il faut que tu gardes cela au fond de toi. Pour moi cela m'est très difficile, tu ne peux pas réellement connaitre leurs sentiments. Pour moi en Afrique c'était la joie de vivre et le naturel mais je m'étais trompée, il y a énormement de règles à respecter, il faut suivre le protocole et surtout toujours sourire.
Le lundi, veille du départ, les villageois sont venus me visiter un à un à partir de 7h du matin, pour me souhaiter un bon voyage et m'offrir des présents. le soir,on est venu me dire qu'ils avaient prié pour moi à la mosquée. Je commence à faire mes bagages,il y en avait de partout ( ca rappelera des souvenirs de l'état de ma chambre à perrine l'an dernier).
Le mardi,jour du départ, un car nous attend à Zitenga pour partir à la manifestation contre les OGM à ouaga. Il faut trouver un moyen pour amener mes bagages à zitenga. mais pour ca il n'y a jamais de tic tac (expression d'ici pour dire il n'y a pas de probleme). le gros sac sur un vélo, le petit sur un autre vélo et la nassara ( =la blanche) sur la moto.

jeudi 21 février 2008

les derniers moments à Tanlili

Je retrouve mon petit village après quelques temps passés en ville. L'harmattan commence à souffler fort et il fait relativement chaud. Cette semaine m'a permis de rencontrer tous les groupements du village, c'est à dire les éleveurs, les jeunes argriculteurs, le groupement masculin, le groupement féminin et la troupe de danseurs.j'ai aussi rencontré par deux fois le maire et "les élus". Tous les soirs je retrouve mon petit groupe d'enfants devant ma porte. Ils me permettent de comprendre beaucoup, tout ce que les adultes ne disent pas. J'en profite pour comprendre comment ils font pour reconnaître leurs bêtes qui èrent dans le village. ici il n'y a pas d'enclos mais si un enfant vois une bête il sait à qui elle appartient. ici ce sont les enfants qui s'occupent des animaux. De plus si vous entendez un âne pleurer sans pouvoir le voir, ce qui arrive très souvent il suffit de demander à un enfant et rien qu'au son il va vous dire "ca c'est l'âne de saïdou ou de Issaka". j'ai eu beau essayer de trouver une différence entre les pleurs des ânes mais pour moi ils sont encore tous pareils.
Autre chose tous les soirs à 20h il y avait l'appel à la prière (pour les musulmans)donc j'entendais au loin un homme crier (le premier jour je croyais que c'était de la musique).Il s'est avéré que c'était hamado qui criait tous les soirs. hamado fait parti de l'union et je n'aurais jamais imginé que c'était lui. Tout cela je ne l'aurais jamais su si les enfants ne me l'avaient pas dit.
Comme certains le savent j'ai emmené une lampe dynamo et une autre lampe dynamo qui me permet de recharger mon portable. Le samedi je reçois un appel de mes parents, j'étais dehors avec Ousmane, le cuisinier, et les enfants. à ce moment là je n'avais plus de batterie. Alors pour le plus grand plaisir de chacun nous avons tourné à tour de rôle pour recharger le portable pour que je puisse parler quelques minutes aux parents. C'était un bon moment,ça m'a fait beaucoup rire surtout qu'à la fin personne ne voulait arrêter de tourner.

quelques photos


mercredi 20 février 2008

suite ouaga

Pour répondre aux questions du mariage, il n'y a pas grand chose à dire de plus. je suis arrivée accompagnée de 5 ou 6 autres voisines. Toutes les personnes étaient dehors et mangeaient. Nous sommes rentrées dans la maison où se déroulait le mariage, j'ai embrassé le marié puis la mariée alors que je ne les avais jamais auparavant et ensuite nous sommes ressorties pour nous installer à notre tour dehors pour manger un plat de riz gras. Ce que je peux rajouter c'est que le lendemain je suis allée chez une amie de Lidie qui va marier sont fils le 1er mars et que les préparatifs n'avaient pas encore commencé, et les invitations n'avaient pas encore été lancées. Alors que nous ils nous faut 1 an pour organiser, eux tout est fait simplement. C'est surtout en cela que le mariage est différent.
Bon après une petite explication, revenons à nos moutons. La suite de la semaine a été tout autant mouvementée. Nous sommes partis en compagnie du maire d'un village appelé konkhi ipala pour assister à la cérémonie des voeux du préfet et du maire du village. On ne pouvait pas échapper au protocole. Ici toute cérémonie se passe dans les règles de l'art. On présente tout le monde. Et bien sur on mange je venais à peine de finir de manger le repas de midi que je me remettais à table. Ici on mange beaucoup et ceux qui m'ont dit que j'allais maigrir en Afrique, je vois pas comment cela pourrait être possible. Ou alors ils font abstraction de la nourriture africaine. Grace à Lidie j'ai pu manger ma première salade et après un mois de riz, de to et de pâte ca fait le plus grand bien.
Il commence à faire vraiment chaud. Lidie continue de me faire parcourir Ouaga de long en large et en travers. Nous sommes allés rendre visite à Ousman dans son ministère (dont je me rappelle plus le nom), les relations et les discussions que j'ai avec ousman et lidie m'ouvre les yeux sur beaucoup de choses. Je n'ai pas de problème pour parler franchement avec eux des questions que je me pose. Il faut dire qu'ici au burkina on ne dit pas les choses comme ça de but en blanc, il faut tourner au moins une bonne dizaine la langue dans sa bouche pour ne pas dire n'importe quoi et tout ne peut pas être dit.
le vendredi matin lidie me fait réveiller de bonne heure pour voir le faux départ du mogho naba (le chef supreme des mossis). départ à 6h30 de la maison. une fois sur place il n'y a que des blancs. interdiction de prendre des photos, de s'asseoir et de porter des chapeau. à partir de 7h30 les ministres du mogho naba arrive un à un et commence à se placer dans la cours. Ils se saluent un à un et enlèvent leur chapeau dès qu'un plus haut gradé arrive. La cérémonie commence avec le son des tambours. Le mogho naba sort habillé en rouge (vetement de guerre) et là commence le défilé des ministres pour qu'il ne parte pas du palais. C'est un peu compliqué comme ça à expliquer mais très intéressant à observer.
Je sens que la fin de la semaine avec lidie approche et je n'ai pas réellement envie de quitter ouaga pour le village. Le lendemain je retourne en brousse avec hamidou en moto. On avait beaucoup de bagages et la moto ne marchant pas très bien (comme bcp de moto ici) s'est arrêté 6 fois en route. Retour à tanlili le 9 Février pour 10 jours.

mercredi 6 février 2008

Ouaga



Beaucoup de francais disent que Ouaga est bruyant et que le village permet justement de se reposer et de retrouver les paysans. Au contraire moi j'aime, quand je franchis le péage d'entrée dans Ouaga, je retrouve la foule, le trafic, le goudron....... Et ce que j'apprecie encore plus c'est de circuler, enfin de slalomer en mobylette. Je me rends compte que je suis plus une citadine que quelqu'un de la campagne.
Hamidou m'a mis en contact avec une femme originaire du village de Tanlili et qui habite à Ouaga. Elle s'appelle LIdie Ouedraogo et est conseillère de tanlili. On se rencontre le samedi à L'Inades après 60km sac au dos sur la mobylette de kalifa kongo, secrétaire général de l'union. Lidie m'a proposé de m'accueillir pour quelques jours chez elle pour que je puisse me ressourcer. Cela rassure le président que je sois chez quelqu'un qu'il connaisse.
Le contact se fait rapidement, je suis accueillie dans sa famille. Et je découvre son rôle dans le village et dans l'union. jusque là je n'avais jamais entendu parler d'elle mais sans elle beaucoup de chose ne seraient pas faites ou mal faites. Elle ne se met jamais en avant mais donne énormément de son temps et de son argent pour le village. Je peux dire sans aucun gêne que c'est une femme exceptionnelle. je la considère comme un des piliers central de l'union mais cela personne ne le sait. Au village son aide est quelque chose de tout à fait normal et personne n'imagine qu'elle paye ses déplacements, les photocopies, les impressions etc.. Elle a une vision des choses toujours positives et optimiste. Elle a la tête qui déborde de projets, d'idées, de solutions...
Donc le premier jour, dès mon débarquement chez elle, on part pour un mariage chez des voisins. On rentre dans la maison et embrasse les mariés pour finir pour un repas à l'extérieur. je peux dire une chose. les mariages ici ne sont pas organisés de la même façon.
A la suite de cela, on est parti naviguer (expression locale). visite de son sécrétariat, lieu de saisies et d'impressions et visite de son "Frère" Ousman. Ousman est lui aussi un phénomène. Il est impossible de cesser de rire avec lui et surtout quand on est accompagné du tandem lidie/ousmane. Ousmane est géographe de formation , aujourd'hui il travaille dans la fonction publique (à l'institut de géographie) ou il s'ennuie.C'est un grand conteur et aime beaucoup parler. Il a été mon guide dimanche soir dans Ouaga 2000, nouveau quartier de Ouaga qui deviendra le nouveau centre économique, politique etc... de Ouaga. je ne pouvais pas rêver meilleur guide car c'est lui qui s'est occupé du dossier je crois il y a 10 ans. durant la traversé nous sommes tombés en panne d'essence. c'était encore une bonne occasion de rire. cette panne s'est produite devant la future maison du président Blaise Compaoré où un gardien dormait devant le portail. Il faisait déja nuit. Ousmane a couru vers le gardien pour lui demander un vélo et est parti jusqu'à la station la plus proche. Je ne pouvais pas faire un voyage au Burkina sans avoir au moins une fois une panne.
le lundi je suis allée rendre visite à deux femmes que j'avais rencontré dans l'avion. En discutant je me rends compte que la vision que j'ai du Burkina est différente de la leur. Du fait que je sois seule et un peu itinérante cela change l'approche du pays.
le soir Abdoulaye le mari de Lidie est à la maison en pleine révision. Abdoulaye est dans le domaine de la santé mais fait un bts management des entreprises en cours du soir et donc n'arrête pas une minute de la journée. Il révise la nuit pour ses partiels avec ses amis, part travailler la journée, rentre pour se laver puis repart en cours du soir. L'ambiance est différente que celle de chez aline et abdoulaye chez qui je logeais les premiers jours, mais je me sens a l'aise avec chacun.
Hier après une petite virée à zitenga avec ousmane et lidie pour une réunion, lidie et moi sommes parties à 19h chez une député pour une réunion pour la journée de solidarité et de partage se déroulant ce w-e. j'étais entourée de femmes importantes dans la politique. Là elles ont parlé de l'organisation de cette journée. je me suis demandée si je ne rêvais pas. Je suis témoin de l'énergie qu'elles mettent pour faire évoluer la condition de la femme au Burkina.
maman je t'ai dit que je vivais des moments exceptionnels mais c'est encore peu dire... j'ai énormément de chance de rencontrer ces personnes et surtout d'avoir rencontré Lidie qui me fait découvrir énormément de chose.... Elle aime dire que je suis en train de devenir plus africaine que les africains.

une nouvelle semaine à Tanlili


Le 28/01, de retour pour une semaine à Tanlili, je retrouve mes petite habitudes et surtout en profite pour me soigner un peu car je suis tombée malade. je pensais que je resisterai à tout mais le froid a eu raison de moi, et j'ai commencé à être enrhumée et à avoir une petite angine.
Ici quand on apprend que l'étranger est malade, tout le monde oeuvre pour qu'il retrouve le plus rapidement la forme. J'ai même du me battre pour ne pas qu'on m'envoie au dispensaire. Comme je l'ai dit à mes parents, ils n'ont pas à s'inquiéter car je ne peut pas être mieux encadrée. je n'ai jamais vu des gens être aussi attentifs à moi. Quand le président de l'union n'est pas là il m'appelle le matin pour connaitre la santé de la nuit et le soir pour connaitre la santé de la journée. hamidou est en quelque sorte mon père Burkinabé.
Durant cette semaine je suis allée passer une journée et demi au College de Zitenga. Zitenga se trouve à 5km de Tanlili et si les parents ont réussi à payer leur scolarité, les enfants doivent parcours cette distance le matin et le soir en vélo ou à pieds. Là bas j'ai assisté aux conseils de classes de la 6ème à la 3ème. les profs échangent sur les classes, le comportements des élèves, les absences abusives.... On parle même des corvées trop fréquentes demandées par les profs aux élèves, pour chaque classe un responsable de classe (appelé chef de classe) assiste, il a pour mission d'encadrer ses camarades et de relever leurs noms quand ils ne font pas se qu'il faut, c'est une tache énorme pour un élève de collège je trouve.
cette réunion me permet de comprendre beaucoup de choses. Les élèves ne sont plus vraiment motivés arrivés en troisième et je me rends compte que ca ressemble beaucoup à chez nous. Cela me rappelle mes année collèges que j'ai tant détestées surtout à la fin.
Les classes sont d'environ 80 élèves, ils n'y a pas de bruit dans la classe, le bruit vient plutôt de l'extérieur avec le marché, les enfants, les motos etc>... A oui j'ai oublié de préciser, le collège n'est évidement pas cloturé.
Au village ma présence est devenue normale, on ne me regarde plus bizarrement je fais partie du paysage, les enfants viennent taper à la porte pour me saluer ce qui aurait était inimaginable il y a 3 semaines.
Il y a un enfant qui vient particulièrement souvent, il s'appelle Jean baptiste. On s'asseoit souvent tous les deux pour parler, l'autre jour il m'a raconté l'histoire sa famille. Son père était infirmier et est mort il y a 2 ans, le 6 juin 2005. sa mère s'est retrouvée avec ses enfants seule pour les élever. ils sont 9 enfants aujourd'hui car 3 sont morts. quelques uns de ses frères sont partis à Ziniaré et Zitenga mais ils sont encore 5 ou 6 à la maison. La vie est dure. il me dit qu'il mange du to le matin, le midi et le soir et s'il pouvait il donnerait tout pour manger du riz ou autre chose qui le change du to. En l'entendant je me disais mais je pourrais leur faire parvenir un sac ou deux de riz, je pourrais acheter des vêtements ou des fournitures scolaires. Mais je me dis que si je commence comme ca je vais ensuite passer à une autre famille avec une histoire similaire etc....
Cette association qui se monte à Ventabren me bouste, mais il faut réfléchir correctement et surtout penser à tout le monde et qu'on ne soit qu'un moyen qui les aide à se développer mais pas une finalité.
Au village le temps et long, tout va lentement, si ce n'est pas jour de marché les hommes se retrouvent pour discuter. Une semaine c'est le temps maximum, j'organise donc mon retour sur ouaga le samedi.

samedi 2 février 2008

j'apprecie beaucoup tous les commentaires, à chaque fois c'est un moment que j'attends ave impatience.
la nuit dernière je repensais à une soirée en aout où j'étais à Barcelone accompagnée de perrine (ma cousine) et de deux de ses amis. on se baladait dans les rues. j'avais laissé le groupe prendre un peu d'avance pour me retrouver toute seule. je me demandais si ce que je faisais ou plutôt si le choix d'arrêter un an mes études pour un projet de voyage quelque part en Afrique n'était pas la pire des erreurs que j'allais faire et puis de me retrouver face à une année ou je ne savais pas précisément ce que je ferais me paniquait. c'est un peu comme quand approche les vacances d'été et que je n'ai pas de programme, me dire que demain rien n'est prévu me fait toujours peur.Alors que quand on est à l'université, on sait que lundi c'est math, mercredi c'est mécanique etc...
Finalement pendant ma remise en question dans les rues de Barcelone le groupe qui me devançait a trouvé le moyen de partir à l'opposé de la destination finale.... heureusement nous avons vite fait demi tour sinon on chercherait encore les Rambla.
Tout ça pour dire qu'aujourd'hui je ne regrette pas ces 4 derniers mois passés et je m'excuse pour mes humeurs en dents de scie. c'est une expérience que j'avais besoin de vivre.
 
A 20 ans j'ai décidé de partir voir ce qui se passe sur un autre continent. ce blog me permet d'exprimer mes impressions de voyage et d'essayer de faire découvrir une autre actualité